Sans même attendre la fin de la journée de deuil national décrétée par le président de la
République suite au drame de Mayotte, le premier ministre a donc annoncé la composition
de son gouvernement. Un gouvernement qui, loin de répondre aux attentes exprimées dans
les urnes ou par la censure à l’Assemblée nationale, reste un conglomérat de ministres
démissionnaires recyclés.
A l’Éducation nationale, après que six ministres se sont succédé à la tête du ministère en un
peu plus de deux ans, François Bayrou décide de nommer celle qui reste le symbole du
déclenchement des 49.3 sous ce deuxième quinquennat d’Emmanuel Macron. Discréditée
en tant que première ministre, Elisabeth Borne revient pourtant à la tête d’un ministère
d’Etat pléthorique, englobant l’Éducation Nationale, l’enseignement supérieur et la
recherche.
Cette nomination sonne comme une nouvelle provocation pour les personnels de
l’Éducation nationale au bord de la rupture.
Le mouvement de grève du 5 décembre a montré la très forte mobilisation des enseignantes
et enseignants pour un autre budget mais également pour de meilleures conditions de
travail. Ils et elles refusent cette politique d’austérité qui diminue le pouvoir d’achat, dégrade
leurs conditions de travail et renforce les inégalités. Le manque d’attractivité persistant dans
le métier mais également le décrochage salarial doivent alerter au plus haut sommet de
l’État et il est urgent de revoir la politique salariale des enseignant·es comme des AESH.
L’école a besoin d’un nouveau souffle et pour cela, aucune suppression de postes ne peut
avoir lieu. Il faut bénéficier de la baisse démographique pour alléger les effectifs par classe et
rompre enfin avec l’accroissement des inégalités. C’est pourquoi le budget 2025 sanctionné
par la destitution du gouvernement Barnier ne pourra en aucun cas être reconduit.
En tout état de cause, la nouvelle ministre de l’Education nationale devra dans un premier
temps répondre à l’urgence que traverse Mayotte notamment en termes de reconstruction
et de sécurisation des écoles.
La FSU-SNUipp prend acte de cette nomination et met en garde la nouvelle ministre : si le
cap donné depuis plusieurs mois est maintenu, les personnels de l’Éducation nationale se
mobiliseront pour le contester de nouveau. Il appartient au pouvoir de tenir compte de
l’avertissement massif que lui ont adressé les personnels des écoles le 5 décembre.

On prend les mêmes et on recommence ?

On prend les mêmes et on recommence ?